Page 7 - Fnaropa - Chêne Vert n°115
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Le
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        De multiples causes à cette crise

       La plus facile à incriminer est la liberté d’installation des   chute qui pourrait se traduire à cette échéance par la perte
       médecins qui peuvent s’établir où bon leur semble. Mais   d’un  médecin  généraliste  sur  quatre.  C’est  considérable.
       cette explication n’est pas suffisante.              Au-delà  de  cette  date,  toutes  choses  égales  par  ailleurs,
       Les  inégalités  géographiques  de  l’offre  de  soins  sont  ren-  l’ouverture du numérus clausus devrait produire ses effets.
       forcées  par  le  nombre  limité  de  médecins  formés,  celui-  Enfin,  les  inégalités  constatées  sont  renforcées  par  des
       ci  étant  limité  par  le  «  numérus  clausus  ».  Il  ne  permet   choix de vie qui conditionnent l’installation des médecins.
       pas  de  compenser  le  nombre  de  médecins  partant  à  la   Ils  préfèrent  s’installer  en  ville  plutôt  qu’à  la  campagne.
       retraite.  Cette  baisse  des  médecins  généralistes  qui  a   Encore  faut-il  qu’ils  souhaitent  s’installer  en  libéral  !  En
       débuté en 2007, devrait perdurer jusqu’en 2025. Le Conseil   effet,  un  nombre  de  plus  en  plus  grand  de  médecins  est
       National de l’Ordre des Médecins se dit préoccupé par cette   attiré par une activité salariée.

            Des solutions apportées,

           mais des résultats modestes




       Face à cette situation les Pouvoirs Publics ont mis en place,   La recherche de solutions efficaces
       au milieu des années 2000, différentes mesures.
       Les  gouvernements  successifs  ont  renoncé  à  obliger  les   Certains voient dans le développement de la télé consul-
       praticiens à exercer là où on a le plus besoin d’eux. Préci-  tation  une  voie  d’avenir.  D’autres  considèrent  qu’il  est
       sons que cela a été fait pour les infirmiers libéraux dont le   urgent de s’attaquer à la liberté d’installation des méde-
       conventionnement a été restreint dans les zones où l’offre   cins  et  proposent  un  conventionnement  sélectif  des
       était surabondante. Les résultats sont au rendez-vous.  médecins  en  fonction  des  zones  géographiques  (sous-
       Les mesures prises sont essentiellement des incitations fi nan-  dotées ou non). Il faudra lever bien des freins pour que
       cières. Depuis 2012, le ministère des Affaires sociales et de la   ces solutions soient mises en œuvre.
       Santé a promu des bourses pour les étudiants et un salaire
       Santé a promu des bourses pour les étudiants et un salaire   Le  Chêne  Vert  a  rencontré  Yann  Bourgueil,  directeur  de
       minimum garanti les premières années pour les jeunes prati-
       minimum garanti les premières années pour les jeunes prati-  recherche à l’IRDES* qui a beaucoup travaillé sur les évo-
       ciens s’ils s’engagent à exercer dans
       ciens s’ils s’engagent à exercer dans                                   lutions  des  professions  médicales.
       les zones sous-dotées ; puis ce dispo-
       les zones sous-dotées ; puis ce dispo-  « Une attirance moindre pour    Selon  lui,  il  faudra  s’orienter  vers
       sitif a été étendu à tous les médecins.   l’exercice libéral, des aspirations   d’autres  schémas  d’organisation
       sitif a été étendu à tous les médecins.
       Citons  encore  la  possibilité  offerte                                privilégiant  le  niveau  régional,  ce
       Citons  encore  la  possibilité  offerte
       aux médecins installés de venir prêter
       aux médecins installés de venir prêter   à une durée de travail réduite,   niveau  étant  le  mieux  adapté  pour
       main-forte à leurs collègues en zones
       main-forte à leurs collègues en zones   la féminisation de la profession,   trouver  des  solutions  pertinentes
       sous-dotées  moyennant  une  com-  le rôle du cadre de vie dans le      aux besoins de sa population.
       sous-dotées  moyennant  une  com-
       pensation fi nancière.
       pensation fi nancière.                                                  Il pense que le rôle du médecin traitant
       L’Assurance  maladie  accompagne    choix d’installation, font du       changera  également.  Il  travaillera
       L’Assurance  maladie  accompagne
       progressivement  le  regroupement   milieu urbain le lieu privilégié    en équipe et sera le point d équilibre
       progressivement  le  regroupement
       professionnel  au  sein  des  maisons     d’implantation »              entre un réseau de soignants, spécia-
       professionnel  au  sein  des
       de  santé.                                                   (IRDES)    listes,  urgentistes…  dans  ce  rôle  de
       de  santé.  Elles  sont  essentiellement
       implantées  dans  l’espace  à  domi-                                    mise  en  relation,  les  nouvelles  tech-
       implantées  dans  l’espace  à  domi-
       nante rurale, et en particulier dans des espaces défavorisés
       nante rurale, et en particulier dans des espaces défavorisés   nologies s’imposeront de fait. Chef d’orchestre d’une équipe
       en offre de soins. Elles sont en plein essor et l’objectif des pou-  multidisciplinaire de soins de proximité, il fera aussi de l’édu-
       en offre de soins. Elles sont en plein essor et l’objectif des pou-
       voirs publics est d’atteindre les 1000 en 2017. De leur côté, les
       voirs publics est d’atteindre les 1000 en 2017. De leur côté, les   cation  thérapeutique,  du  recrutement,  de  la  formation  sans
       élus en zones défavorisées incitent les
       élus en zones défavorisées incitent les médecins étrangers à   oublier de se pencher sur les conditions de travail de chacun et
       venir s’installer sur leurs territoires moyennant certains avan-
       venir s’installer sur leurs territoires moyennant certains avan-  d’être un acteur social.
       tages. Mais tous ne restent pas… Les résultats de toutes ces
       tages. Mais tous ne restent pas… Les résultats de toutes ces   Nous n’en sommes pas là, encore un peu de patience pour
       mesures pour lutter contre les déserts médicaux ne sont pas à
       mesures pour lutter contre les déserts médicaux ne sont pas à   que des solutions efficaces soient enfin mises en œuvre,
       la hauteur des attentes puisque les inégalités subsistent.  mais on nous appelle bien des « patients » !
       la hauteur des attentes puisque les inégalités subsistent.
                                                                                                réGiNe FelDMaNN
       *  IRDES: Institut de Recherche et Documentation en Economie de la SantéIRDES: Institut de Recherche et Documentation en Economie de la Santé
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                                                                                                                 7
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